La radiothérapie externe s’inscrit dans un système sociotechnique complexe : elle associe des technologies avancées et des activités humaines caractérisées par des interactions multiples entre différents métiers. En effet, au-delà des compétences techniques requises, activités de radiothérapie nécessitent un niveau élevé de collaboration, voire de synchronisation, entre les différents acteurs du processus de soins internes au service de radiothérapie ou externes, par exemple avec d’autres services (chimio thérapie, chirurgie…).
Dans ce contexte, tout changement matériel ou technique (installation d’un accélérateur supplémentaire, remplacement d’une machine, upgrade/extension des capacités d’un appareil déjà en place, mise en œuvre d’une nouvelle technique, déploiement d’un nouveau système de planification de traitement, Record & Verify…) représente une source potentielle de déstabilisation, en particulier pour l’organisation des traitements et les pratiques de travail, notamment en introduisant de la complexité dans le système. Si certaines perturbations peuvent être appréhendées a priori, d’autres sont plus difficiles à anticiper et se découvrent au fur et à mesure de la mise en œuvre du changement. Elles peuvent alors se traduire par une utilisation inappropriée de la nouveauté ou par une modification de l’organisation du travail à l’origine d’une fragilisation progressive de certaines lignes de défense. Ces déstabilisations peuvent être à l’origine de risques pour les patients. L’appropriation d’un changement matériel ou technique interroge donc la sécurisation du processus de soins dans son ensemble.